Le Mondial’Folk a un nouveau président : Emmanuel Lyant. Cet amoureux du voyage et de la découverte de
l’autre prend les manettes de la 37 édition du festival.

Il y a quelques mois seulement, le Mondial’Folk, qui a connu 36 éditions, risquait de s’éteindre, avec le départ en retraite de ses présidents Pierrot Bosser et Rémy Strullu. En octobre, alors qu’il était en vacances, Emmanuel Lyant était élu par le nouveau conseil d’administration du festival, qui se tiendra bel et bien cette année, du 16 au 20 août, à Plozévet. Cet homme, qui y a emménagé en 2006 à la recherche d’un havre de paix après six années de travail mouvementé pour le groupe Casino au Bangladesh, se retrouve de nouveau avec un sac de jute lourd de responsabilités au-dessus de l’épaule.

Un habitué du voyage

Cela dit, la tranquillité n’est finalement pas son fort et il a trop de passion envers ce festival pour le laisser à l’abandon : « C’est quelque chose de tellement beau, magique et magnifique, qu’il ne fallait pas que ça s’arrête, c’est pourquoi on a accepté de prendre la suite du Mondial », avec Jérôme Le Coutaller, son coprésident.

Comment cet homme, originaire de Lyon, qui a passé de nombreuses années aux quatre coins du monde et qui n’est là que depuis treize ans, se retrouve-t-il aux manettes de ce festival ? La réponse se trouve en partie dans la question. Chaque année, le Mondial’Folk réunit plusieurs centaines d’artistes originaires de nombreux pays différents. Tous viennent dans cette petite ville d’à peine 3 000 habitants, emportant avec eux leurs folklores et traditions.

Emmanuel, quant à lui, a longuement traversé ces pays, dans le cadre de ses fonctions ou lors de vacances, en Inde, en
Thaïlande, en Australie, au Japon, en Malaisie et bien d’autres. « J’aimais l’immersion, la rencontre des locaux, la richesse et la découverte de ce monde », raconte-t-il, le regard vers la fenêtre, comme s’il suffisait de cela pour voyager de nouveau. « J’ai eu une vie riche et passionnante », conclut le rêveur, qui se met à rire en pensant à certaines de ses expériences. Originaire d’une famille de neuf enfants, il était le plus aventureux de tous. À 18 ans, il entreprend une traversée de la France en stop, direction
l’Atlantique.

Faire vivre le festival

Le Mondial’Folk, à ses yeux, est un échantillon bref mais intense de cette vie passée sur les routes et auprès de populations étrangères. Cela l’a poussé à s’engager dans le festival en tant que bénévole, peu de temps après son arrivée dans le Pays bigouden. Il est ensuite passé par le service des crêpes, puis s’est occupé des groupes bretons invités et a ensuite intégré le conseil d’administration.
Désormais, à 56 ans, il s’étonne encore de voir le monde entier se réunir à Plozévet, « ce qui est incroyable, quand on voit sa situation géographique ». Emmanuel Lyant invite alors toute personne « qui souhaite vivre une expérience humaine, de partage et de tolérance hors du commun » à rejoindre l’équipe du Mondial’Folk car « sans tous ces bénévoles, le festival n’existerait pas ».

Dorian LE JEUNE